Édito par Fabrice Piault, rédacteur en chef

Au terme des dizaines de réunions organisées depuis la mi-mai à l’intention des libraires par les éditeurs pour leur présenter leur rentrée littéraire, l’affaire est dans le sac. En papier pour les uns - objectif recyclage -, en tissu pour les autres - objectif récupération -, les sacs à SP (services de presse, NDLR) délivrés aux libraires sont cette année un petit peu moins chargés que l’an dernier. 567 romans, dont 381 français et 186 étrangers, sont annoncés entre août et octobre, contre 581 un an plus tôt (- 2,5%). Le nombre de traductions est même le plus bas enregistré par Livres Hebdo depuis… 1999. Pourtant, dans le détail, les programmes de la rentrée 2018 ne manifestent aucun repli sur les valeurs sûres ou les terrains balisés, mais au contraire une ouverture vers de nouveaux territoires et de nouvelles générations d’auteurs.

La relève s’illustre par le nombre de premiers romans: 94 en littérature française, soit le niveau le plus élevé depuis 2007. Et si un grand nombre des primo-romanciers de l’année sont en réalité des faux débutants, qui ont beaucoup écrit par ailleurs, ils contribuent à donner du cru 2018 une image de solidité et de professionnalisme: innovation ne signifie pas improvisation. Les efforts déployés par les éditeurs pour soutenir les deuxièmes romans de quantité de leurs poulains viennent le souligner également.

Symptomatiquement, le pack repéré par la rédaction de Livres Hebdo des dix écrivains incontournables de la rentrée littéraire française, parmi lesquels l’un, Philippe Torreton, signe son premier roman et un autre, Christophe Boltanski, son deuxième, se révèle sensiblement plus diversifié en termes de sexes et d’origine que ceux des années précédentes. Un signe de vitalité.

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