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Christian Estrosi attaque en diffamation un livre sur les jeunes jihadistes

Christian Estrosi

Christian Estrosi attaque en diffamation un livre sur les jeunes jihadistes

Dans Les revenants (Le Seuil), le journaliste-reporter David Thomson donne la parole à un jeune Niçois rentré de Syrie, qui reproche à l'ancien maire de la ville de n'avoir rien fait contre le recruteur Omar Omsen.

Par Vincy Thomas,
avec AFP Créé le 22.02.2017 à 20h52 ,
Mis à jour le 23.02.2017 à 11h31

L'ex-maire de Nice et actuel président du Conseil régional Provence-Alpes-Côte d'Azur Christian Estrosi (LR) a attaqué en diffamation Les revenants de David Thomson (Le Seuil), livre-enquête sur les jeunes Français partis rejoindre des groupes jihadistes en Syrie dont un témoignage le met en cause.

L'avocat de l'élu a expliqué mercredi 22 février que la plainte vise le journaliste et grand reporter de Radio France Internationale (RFI), et son éditeur, Le Seuil.

Dans ce livre paru en décembre dernier et vendu à plus de 23000 exemplaires, David Thomson rappelle que Nice a été un important vivier de jihadistes français et donne la parole à un jeune Niçois rentré de Syrie qui reproche à M. Estrosi de n'avoir rien fait pour neutraliser le travail de propagande du recruteur niçois Omar Omsen, de son vrai nom Oumar Diaby.

Ancien délinquant franco-sénégalais devenu prêcheur notamment via internet, Diaby travaillait en 2012 dans un snack hallal à Nice avant de rejoindre la Syrie en 2013 où il a pris la tête d'une brigade jihadiste composée de jeunes Français, pour la plupart originaires comme lui de la région de Nice. 

"Pourquoi avoir attendu notre départ, avoir attendu le départ de tous ces Niçois et de tous ces Français pour enquêter, alors que Omar Diaby était bien connu? Quand je suis parti, ça devait être la sixième ou la septième saison de ses vidéos, ça faisait des années qu’il était dessus, pas juste quelques mois, donc ils savaient les intentions d'Omar Diaby", accuse le jeune homme dans l'un des passages incriminés par la plainte et transmis à l'AFP par l'avocat de M. Estrosi, Me Adrien Verrier. 
"J'en veux au maire de Nice parce qu’il était au courant de tout ça, il a laissé faire", ajoute ce jeune qui témoigne sous le pseudonyme de "Quentin" dans cet extrait.

David Thomson s'est dit "très étonné" par la plainte de M. Estrosi. "Le livre été très bien reçu dans la classe politique quelle que soit la couleur politique. C'est un travail de terrain, sur plusieurs années, un travail d'alerte, dépolitisé, pas un travail d'opinion donc je suis très serein", s'est-il défendu auprès de l'AFP.

"Je comprends que les faits n'arrangent pas Christian Estrosi car ils font de Nice un cas d'école de la radicalisation française. Mais je suis là pour mettre des faits à la connaissance du public", a-t-il ajouté. 
 

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