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Bilan dramatique pour les traducteurs américains

Bilan dramatique pour les traducteurs américains

Une étude de l’organisation Authors Guild, publiée le 15 décembre, vient dresser un état des lieux de la condition des traducteurs américains, entre revenus précaires et manque de diversité.

Par Léopoldine Leblanc,
avec Publishing perspectives Créé le 19.12.2017 à 19h00

Difficile de vivre de son activité de traducteur aux Etats-Unis. L’étude de l’organisation Authors Guild, publiée le 15 décembre, révèle une conclusion désolante quant à la condition des traducteurs américains dont les revenus demeurent précaires. Sur les 205 professionnels qui ont répondu au questionnaire, 14 seulement affirment vivre de leur activité de traduction. Pour environ 80% des interrogés, la traduction représente moins de la moitié de leur revenu alors que 32% estiment dédier entre 50% et 100% de leur temps de travail à la traduction ou à une activité liée au secteur (lectures, chroniques, séminaires, etc.).
 
L’étude rapporte des revenus inférieurs à 10000$ (environ 8500€) pour 32% des interrogés considérés comme "à temps plein" (qui dédient plus de la moitié de leur temps de travail à la traduction). Trente-trois pour cent d’entre eux peuvent compter sur 10000$ à 20000$ (soit environ 8500€ et 17000€) quand 8% montent à un revenu annuel entre 60000$ et 100000$ (50800€ et 84600€). La plupart des traducteurs disposait de revenus similaires entre 2012 et 2015, sans évolution majeure dans le secteur, souligne l’étude.
 
Portrait du traducteur américain
 
Les chiffres dessinent le portrait du traducteur américain type et souligne le manque de jeunesse et de diversité dans le milieu. Les interrogés sont majoritairement des femmes (59%), ont entre 51 et 70 ans (44% contre 5% âgés de 30 ans ou moins). Ils sont 99,5% à être titulaire d’un diplôme d’éducation secondaire et seulement 17% issus des minorités ethniques (dont 6,5% d'Hispaniques, 1,5% d'Afro-américains, 1,5% d'Asiatiques et 1% d'Amérindiens).
 
Un résultat indicatif "non scientifique"
 
"C’est la première étude de ce genre conduite aux Etats-Unis", affirme l’organisation Authors Guild qui compte renouveler les questionnaires tous les 5 ans en vue de dessiner l’évolution du secteur. L’étude rassemble 205 réponses pour près de 1200 professionnels à qui le questionnaire a été envoyé en avril 2017. Un résultat que l’organisation juge "non scientifique" puisque "l’échantillon s’est auto-sélectionné". Les réponses comptent des membres de plusieurs regroupements importants de traducteurs (Authors Guild, The American Literary Translators Association, The PEN America Translation Committee et The Literary Division of the American Translators Association) ainsi que des traducteurs non-membres ou non-américains mais exerçant leur activité aux Etats-Unis et/ou essentiellement pour des éditeurs américains.

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