Journée professionnelle

America 2016 : partage d'expériences avec Joseph Boyden, Laura Kasischke et Dan Chaon

La table ronde sur la "creative writing" - Photo Photo Olivier Dion

America 2016 : partage d'expériences avec Joseph Boyden, Laura Kasischke et Dan Chaon

La journée professionnelle du Festival America de Vincennes, organisée en partenariat avec Livres Hebdo, s'est ouverte par une table ronde sur la "creative writing".

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Par Amélie Boutet, Vincennes
Créé le 08.09.2016 à 20h28 ,
Mis à jour le 09.09.2016 à 09h43

Près de 150 personnes ont assisté jeudi 8 septembre à la rencontre sur la creative writing, en présence de Joseph Boyden (qui remplaçait David Treuer), Laura Kasischke et Dan Chaon, organisée au Festival America de Vincennes, en partenariat avec Livres Hebdo.
 

Les trois auteurs américains qui tous donnent des cours d'écriture au lycée et à l'université, ont insisté sur les influences dans leur parcours littéraire. "J'ai grandi dans une petite ville du Nebraska où il y avait vingt habitants", a déclaré Dan Chaon. Et de poursuivre :  "J'aimais beaucoup Ray Bradbury. En 5e, je lui ai envoyé une lettre. J'ai reçu une réponse pleine de commentaires. C'est grâce à cela que j'ai compris que ces écrivains étaient des personnes réelles et non imaginaires".

"Je vivais dans une toute petite ville où il n'y a pas de librairies", a affirmé Laura Kasischke. "Je crois que si je n'avais pas eu la possibilité de rencontrer quelqu'un, un mentor, qui m'a aidé, je ne serais pas allée à l'Université".

Dans ce contexte, leurs formations universitaires respectives ont joué un rôle de premier plan. "Si je n'avais pas fait des études de 3 ans et demi, je ne serais pas devenu écrivain", a concédé Joseph Boyden. "On participait à des ateliers de 10 ou 12 étudiants. On devait écouter les commentaires des autres sur nos écrits. Moi, la seule remarque qu'on me faisait était que j'avais une très bonne orthographe et que je savais bien définir mes paragraphes ! Mais j'ai appris beaucoup par cette expérience masochiste."

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Les auteurs ont ensuite revendiqué les horizons variés d'où proviennent les étudiants et lycéens qu'ils côtoient lors de leurs ateliers d'écriture. "Les étudiants que je préfère sont les personnes qui n'ont pas d'expérience d'écriture. Le joueur de football américain qui écrit ses premiers poèmes", a confessé Dan Chaon. Le principal, pour Joseph Boyden, est que les élèves puissent écrire leurs nouvelles à la fin de l'année. "Les étudiants peuvent être très vite dans l'esprit de compétition ; il faut se servir de cette énergie. Au début, quand j'enseignais, j'étais envahi d'un sentiment de déception, je passais mon temps à voir des rêves déçus. J'ai changé d'avis aujourd'hui. Je ne me soucie plus de savoir s'ils sont publiés. C'est déjà suffisamment génial de les faire écrire".

Face au risque de formatage et d'uniformité du style que peuvent engendrer ce type de formation, Laura Kasischke, qui enseigne la poésie, s'est montrée formelle : "Quand un étudiant lit un poème et que tout l'auditoire s'exclame que c'est génial il y a un problème. Si cela ne dérange personne, si personne ne déteste ou est mal à l'aise, je leur dis : vous avez écrit un Mac Poème. Comme au Mac Donald, un produit au goût unifié fait pour plaire au plus grand nombre.". "Il faut apprendre les règles de la littérature pour après mieux les casser", a expliqué Joseph Boyden.

"Il ne faut pas confondre le fait d'enseigner l'écriture, et le business de l'écriture", a lancé Dan Chaon. "Les éditeurs à un moment peuvent avoir tous envie de la même chose. C'est aux enseignants d'encourager les étudiants à ne pas suivre la manière la plus facile de voir leurs ouvrages publiés. Et c'est aux maisons d'édition de prendre des risques. En combinant ces deux éléments, on peut limiter cette uniformisation de l'écriture".

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